
Un père aux racines arméniennes et italiennes, une mère née à Tunis… Très tôt, la diversité s’impose comme une évidence, une richesse intime. Elle infuse naturellement sa musique — libre, habitée, traversée de récits de femmes, de quêtes intérieures, et nourrie par la présence vive des figures qui l’ont entourée : un père musicien, un monde d’artistes et de musiques d’ailleurs.
Pianiste au toucher délicat, chanteuse à la voix profonde et habitée, compositrice, arrangeuse et réalisatrice de ses propres albums, Macha Gharibian écrit sa musique comme on écrit une vie : par fragments, élans, racines et rencontres.
Sur scène, elle crée des ponts : entre les langues, entre les héritages, entre l’intime et l’universel.
Son dernier album *Phenomenal Women* (2025) rend hommage aux voix féminines qui l’inspirent — de Maya Angelou à Asmahan- aux autrices, aux femmes, jusqu’à la petite fille qu’elle a été. Un chant d’amour et d’affirmation, porté par une énergie tendre, puissante, libre.
La musique résonne librement dans la maison de son enfance. Fille du musicien Dan Gharibian, co-fondateur du groupe Bratsch, il lui arrive de suivre son père sur les routes, et elle grandit au milieu des répétitions, des concerts, des voix, des langues mêlées et de cette famille musicale étendue. Et pendant que l’auto-radio familial passe en boucle les chansons de rembetiko, la musique tzigane de Serbie, de Roumanie, d’Arménie… elle se passionne au piano pour Chopin, Bartòk, Rachmaninoff, Brahms… Très tôt, elle aime la scène, les théâtres, les salles de concerts, les coulisses, l’entr’acte, la danse, le jeu. Le corps comme langage, la musique comme expression.
De solide formation classique, diplômée de l’Ecole Normale de Musique de Paris, elle part en 2005 à New York, où son passage à la School for Improvisational Music, guidée notamment par Ralph Alessi, Jason Moran ou Ravi Coltrane, ouvre une nouvelle voie : celle d’une musique libre et intuitive.
Son premier album *Mars* (2013, fff Télérama) est salué par une presse unanime. *Libération* lui prédit “un bel avenir”. Avec *Trans Extended* (2016, Must TSF), elle s’inscrit dans le paysage des musiques inclassables, entre jazz oriental, néo-classique et pop aventureuse. *Joy Ascension* son 3ème album (2020, ffff Télérama, Sélection FIP) marque une affirmation artistique plus intime et assumée : un album lumineux, comme le manifeste d’une femme libre.
En 2020, elle est récompensée aux Victoires du Jazz dans la catégorie Révélation. En 2023, elle est nommée Chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Macha Gharibian se produit sur les plus grandes scènes internationales : Montreux, Ottawa, New York, Erevan, Sao Paulo, Pékin, Shanghai, Taïwan, Moscou et va même jusque Kaboul. En 2023 elle ouvre en duo le festival Jazz à Vienne sur la scène mythique du Théâtre Antique, est sur la scène de la Salle Pleyel en co-plateau avec Jamie Cullum en 2022, joue sur la scène de l’Olympia…
Egalement compositrice pour le théâtre et le cinéma, elle a travaillé avec Simon Abkarian, Delphine Morel, Steve Faigenbaum, Nicolas Tackian, Benjamin Nakache, et interprété les musiques au piano de Jérôme Rebotier (Le Prénom, Un Illustre inconnu…)
Chacune de ses créations est un voyage intérieur qui prend corps dans le son, la voix, le souffle. En ne cessant de réinventer son propre univers, elle nous invite à voyager dans le sien — sensible, vibrant, résolument libre.